L’articulation fémoropatellaire est l’articulation située à l’arrière de la rotule, entre celle-ci et la trochlée (partie la plus basse du fémur). La rotule se déplace et se plaque contre la trochlée selon les mouvements effectués. C’est un mouvement physiologique et cela permet au quadriceps d’exercer efficacement son rôle d’extenseur du genou.

Dans le syndrome rotulien, des douleurs tout autour de la rotule sont décrites par nos patients, notamment après une position assise prolongée ou après des mouvements répétés de flexion-extension du genou en charge (ex : marcher, courir, s’accroupir, escaliers).
La singularité des douleurs peut parfois nous orienter vers l’une ou l’autre des structures entourant le genou, d’un point de vue pratique il faut visualiser le syndrome fémoropatellaire comme une pathologie de surcharge mécanique.

Le genou en a trop fait, trop vite, trop fort.

A noter qu’après une période d’inactivité ou d’activité réduite prolongée, une quantité dérisoire de sport peut déjà représenter une surcharge.
Voici un tableau représentant les charges appliquées sur l’articulation fémorapatellaire fonctions des activités pratiquées :

Lenhart et al. (2014) & Sanchis-Alfonso et al. (2016)
Activité Charge fémoropatellaire
Marche sur terrain plat 0,5 x poids du corps (P)
Vélo stationnaire 1,5 x P
Montée/Descendre des escaliers 3-4 x P
Courir 4,5-7,6 x P
Faire un squat 7-8 x P
Sauter 20 x P

Il faut donc dans un premier temps réduire les activités qui engendrent le plus de stress fémoropatellaire. Une fois l’irratibilité et la douleur des tissus autour de la rotule diminuées, ces activités doivent être reprise de manière très progressive et à l’écoute des signes et symptômes. Chaque jour, le genou doit retrouver une certaine quantité d’exercices sans jamais excéder sa tolérance maximale, sous peine de relancer un épisode douloureux.
On parle alors de quantification du stress mécanique.

En complément d’une bonne quantification du stress mécanique, et basé sur le bilan kinésithérapique, le traitement consistera a améliorer le contrôle dynamique altéré en augmentant le recrutement et la force des muscles responsables d’un bon alignement.

  • Exemple tiré de la brochure d’information du Dr Christian BARTON et Michael RATHLEFF
schéma du trajet anormal de la rotule
  1. Le bassin tombe du côté opposé, augmentant la tension à l’extérieur de la jambe et tirant la rotule en dehors.
  2. La hanche s’effondre à l’intérieur et tourne sous la rotule du fait d’une dysfonction et d’une faiblesse des muscles de la hanche.
  3. Les muscles de la cuisse sont faibles ou fonctionnent mal, signifiant qu’il y a un soutien inadéquat du genou et de la rotule.
  4. Le pied tourne trop à l’intérieur, en- traînant une chute du tibia et du genou vers l’intérieur de la rotule.

Tout en respectant les douleurs, un travail progressif sera donc proposé pour les muscles fessiers, les muscles du mollet mais aussi le quadriceps et les ischios-jambiers.
Dépendamment du bilan, le traitement commencera par des exercices à distance du genou et en décharge. Il évoluera, sans douleurs, vers les mouvements où les charges sont plus importantes. Le geste sportif sera analysé, corrigé et retravaillé lors de la rééducation.
Dans le cas d’un syndrome fémoropatellaire chez le coureur à pied, une analyse vidéo sur tapis est indispensable. Elle permettra d’identifier les ajustements techniques permettant de minimiser la charge exercée sur le genou.

Des exercices à la maison seront prescrits dès le début des séances. Ils seront supervisés au préalable avec le thérapeute et corrigés ou modifiés si nécessaire par la suite. L’assiduité de ce travail à la maison est indispensable à la bonne réussite du traitement.
De la même manière après la rééducation, la poursuite de ces exercices et la bonne application des conseils donnés permettra de consolider les acquis et prévenir les récidives.


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